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Image par Gerd Altmann de Pixabay

Connaissez-vous les communautés apprenantes ?

J’avais suivi l’an dernier l’excellent MOOC de François Taddei « vers une planète apprenante », et me suis intéressée à ce principe qui rejoint sur bien des points mes appétences pour la coopération, le partage, et l’intelligence collective.
Elles existent probablement depuis toujours, mais grâce à l’arrivée du numérique, elles sont aujourd’hui analysées, encouragées, et tendent à être modélisées. Je les considère comme l’avenir de la formation à grande échelle, à l’heure de la mondialisation et des réseaux sociaux.

En quoi consistent les communautés apprenantes ?

Le principe de ces communautés est de constituer des groupes de personnes motivées pour apprendre ensemble. Rassemblées autour d’un sujet ou d’un projet, elles co-construisent leurs savoirs autour d’un apprentissage « social » :

  • par des échanges : parce que les conversations transverses permettent de découvrir, observer, approfondir, questionner
  • des apports de ressources : pour nourrir le groupe d’informations et contenus permettant de monter en compétences
  • mais aussi des expérimentations : les membres du groupe testent ensemble, viennent chercher du feed-back, partagent leurs expériences.

Dans une communauté apprenante, chaque membre apprend des autres et contribue à ses propres apprentissages.
Les bénéfices de ces collectifs sont nombreux : chacun·e y renforce son savoir autant que son savoir-être : dans une communauté apprenante, tout le monde doit prendre soin de son écosystème pour continuer à le nourrir et à s’y nourrir. Il ne s’agit donc pas d’y venir pour simplement « consommer » du savoir mais également pour l’alimenter et l’enrichir afin qu’il continue à croître et à alimenter l’ensemble de ses membres.
C’est en soi un organisme vivant dans lequel chaque élément a un rôle à jouer.

Des formes variées

On en trouve sous de nombreuses formes aujourd’hui, en entreprise, au sein d’équipes pluridisciplinaires, sur des territoires, et bien entendu sur le web.
Pour ma part, j’ai intégré plusieurs communautés apprenantes en ligne sur des thématiques qui me motivent : la pédagogie, le jeu, ou les enjeux numériques entre autres. Elles nourrissent ma veille, me permettent de rencontrer des gens qui partagent les mêmes centres d’intérêt, et même d’expérimenter in Real Life.

J’avais donc très envie d’en créer également, et c’est pourquoi je me suis lancée dans deux formats différents :

  • les groupes « meet-up » : un sur la facilitation, et un sur la prise de parole en public
  • la création d’un groupe « physique » de formateurs souhaitant progresser dans le domaine de la ludo-pédagogie. Ce dernier est à la fois un groupe qui se réunit physiquement – sur Toulouse -, et distant (via le réseau LinkedIn).

Ces expériences, concluantes pour ma part, me permettent de constater de réelles différences d’approches et même de « résultats », si tant est qu’on puisse quantifier des expériences apprenantes.

Consommer du savoir vs co-construire les savoirs

Un très grand nombre de personnes s’inscrivent dans des groupes pour apprendre, découvrir, monter en compétence. La soif de savoirs nouveaux ne tarit pas (ce qui est en soi une fort bonne nouvelle), a fortiori quand c’est gratuit. Mais la plupart d’entre elles viennent pour « consommer », soit parce qu’elles ne sont pas dans une logique globale de participation à un écosystème, soit parce qu’elles n’ont pas conscience de la valeur qu’elles peuvent apporter à leur tour. En cela, elles restent dans un schéma hélas classique dans notre système éducatif : le groupe attend d’un « sachant » qu’il ou elle délivre son savoir pour s’en imprégner.
Pour que ce groupe devienne réellement un collectif apprenant, il faut lui faire prendre conscience que chacun·e de ses membres possède une valeur, un « intérêt » pour les autres et l’amener à découvrir ce potentiel individuel au service de tou·te·s. Cela passe par plusieurs critères, notamment :

  • Créer les conditions de l’échange entre pairs
  • Amener le groupe à décider de sa structuration, de son fonctionnement
  • Favoriser la mise en avant régulière de ses membres
  • Inciter le groupe à fonctionner en mode horizontal, déléguer les tâches, faire tourner les rôles sont également de bonnes pratiques issues de la coopération qui permettent de mieux impliquer, et favorisent le développement de nombreuses compétences transverses.

Demain, tous apprenants ?

Ces communautés apprenantes ne se substituent pas aux schémas plus classiques de la formation (un formateur ou une formatrice / plusieurs journées d’acquisition de compétences et de pratique / une évaluation des acquis), mais elles peuvent (devraient ?) en être un excellent prolongement.
C’est aussi une bonne façon de monter en compétences lorsque l’accès à l’offre de formation n’est pas possible, pour des raisons économiques ou organisationnelles. Se former tout au long de la vie, rester à jour dans un monde devenu si rapide, est aujourd’hui LA compétence majeure : nous devrions donc toutes et tous développer et intégrer des communautés apprenantes !

Vous avez envie d’en savoir plus ? De mettre en place une communauté apprenante dans votre organisation ? Contactez-moi ! 🙂