Voyons le verre à moitié plein, ça changera…
Cette pandémie, l’affolement politique, l’effondrement des Bourses mondiales, l’anxiété collective, les scènes de liesse chez les écoliers / collégiens / lycéens / étudiants à l’annonce de la fermeture des établissements, ne serait-ce pas là, enfin, l’occasion – qu’on est un certain nombre à espérer depuis longtemps – de repenser nos fonctionnements collectifs ?
Le coronavirus siffle peut-être la fin de la partie.
S’il nous a été transmis par la chauve-souris ou le pangolin, deux espèces menacées par l’Homme, faut-il y voir un signe que la Nature reprend ses droits ? Je ne pense pas. Mais j’aime l’idée.
Nous sommes nombreux·ses sur cette belle planète à prôner depuis longtemps la ré-humanisation de nos sociétés, la relocalisation de nos activités, la légitimité d’une qualité de vie, une alimentation saine, une éducation différente et bienveillante…
Malgré les alertes incessantes sur le climat et les burnout en série depuis des décennies, il semblait que rien ne permettait réellement de changer notre quotidien, en tous cas pas au rythme nécessaire pour inverser les courbes.
Or voilà que subitement, les dirigeants du monde entier, pourtant pas les premiers à signer des accords engageants, appuient sur le bouton STOP : fermeture de frontières et d’établissements, limitation de déplacements, confinement, appel au télétravail, mise en place de fonds de solidarité, remise en cause de la dépendance planétaire de nos économies…
Et du jour au lendemain, nous devons, chacun·e à nos échelles, repenser nos schémas quotidiens :
- travailler de chez nous plutôt que d’user notre santé dans les bouchons ou les transports en commun saturés
- ne plus travailler pour s’occuper de nos enfants
- repenser notre façon de consommer et de manger, compte tenue des pénuries provoquées par la peur (et l’incivilité) d’un certain nombre de gens
- limiter nos voyages
- se préoccuper de la santé des plus fragiles
- relocaliser nos systèmes de production
- proposer des formes alternatives d’enseignement
- organiser une solidarité nationale pour garder les petits, livrer des courses aux personnes confinées, transmettre des compétences en matière numérique aux gens qui sont perdus…
Les premiers effets « positifs » sur la planète sont déjà palpables :
– si l’on en croit une photo récente de la NASA, suite aux mesures drastiques mises en place pour limiter les échanges, la diminution de la pollution au-dessus de la Chine est spectaculaire.
– de nombreux vols sont annulés, il y a moins de voitures sur les routes.
– le télétravail s’impose enfin pour les postes compatibles avec cette forme. Certes, comme une solution d’urgence dans de nombreuses entreprises, y compris celles dans lesquelles le taux de méfiance des managers à cet égard était jusqu’à présent tenace, mais comme une réponse adéquate tout de même.
– les ministères de l’éducation invitent à dispenser les cours en ligne, ce à quoi bien peu sont prêts aujourd’hui d’ailleurs, tant sur le plan technique que pédagogique. Mais voilà qui devrait accélérer la question à moyen terme.
– les Etats semblent redécouvrir combien il est important de soutenir en continu la Recherche médicale
– le monde prend conscience de la folie de la mondialisation à outrance
Tout cela dans une impression de chaos général, mais une capacité individuelle et collective d’adaptation de fait.
Parions que si l’on se met à penser en intelligence collective, nous sortirons tou·te·s de cette période hors norme plus conscient·es que jamais de notre pouvoir d’agir.
Le plus affligeant dans tout cela, c’est qu’il faille une situation aussi dramatique, avec son lot de morts et de faillites à venir, pour qu’on en arrive à ce changement de paradigme.
Bon courage, mais gardez espoir. De toute catastrophe naissent le changement et la transformation.
En attendant, soyez prudent·es, prenez soin de vous et des autres.